A l'approche de la mort

Textes d'accompagnement

La mort n'est rien. Je suis seulement passГ© dans la piГЁce Г cГґtГ©.
Je suis moi, vous ГЄtes vous. Ce que nous Г©tions les uns pour les autres, nous le sommes toujours.
Donnez-moi le nom que vous m'avez toujours donnГ©. Parlez de moi comme vous l'avez toujours fait.
N'employez pas un ton diffГ©rent, ne prenez pas un air solennel et triste.
Continuez Г rire de ce qui nous faisait rire ensemble.
Priez, souriez, pensez Г moi, priez pour moi.
Que mon nom soit prononcГ© comme il l'a toujours Г©tГ©, sans emphase d'aucune sorte, sans une trace d'ombre.
La vie signifie tout ce qu'elle a toujours signifiГ©.
Elle est ce qu'elle a toujours Г©tГ©. Le fil n'est pas coupГ©. Pourquoi serais-je hors de votre pensГ©e simplement parce que je suis hors de votre vue ?
Je vous attends. Je ne suis pas loin, juste de l'autre cГґtГ© du chemin.
Vous voyez, tout est bien.

Chanoine (Canon) Henry Scott-Holland (1847-1918), traduction d'un extrait de "The King of Terrors", sermon sur la mort, 1910.

Rentrer chez Dieu

Rentrer chez Dieu.
Comme on rentre chez soi

Au bout de chaque jour,
Au bout de nos voyages,
Et trouver prГЁs de Lui
Le repos de son coeur.

Apprendre auprГЁs de Lui
Ce que veut dire Aimer.
Et rallumer ce feu
Qu‘Il est venu répandre.

Savoir Lui dire merci,
Et demander pardon,
Et L'embrasser sans crainte
ГЂ la face du monde !

Chercher dans Son regard
ГЂ se perdre sans fin.
Silence bienheureux
Des gens simples qui se comprennent.

Tristesse et joie de l'Гўme,
Angoisse et espГ©rance,
Passions et inquiГ©tudes.
Tout, tout passe dans nos yeux.

Il sait tout, c'est vrai.
Il voit tout. Pourtant.
Il attend que nos coeurs
Se posent dans le Sien.

Rentrer chez Dieu.
Comme on rentre chez soi.
FatiguГ©s, consumГ©s,
Mais capables d'aimer.

ГЉtre lГ. Juste ГЄtre lГ.
Laisser tomber les bras.
Et puis se laisser prendre
Quand Il ouvre les siens.

Je T'aime, Dieu,
je T'aime,
Plus loin que tout amour,
plus fort que toute faute.

Et je me sais aimГ©,
Non pas tout seul, non,
Mais bien avec tous ceux et celles
Que Tu m'as confiГ©s.

Ils sont lГ Г mes cГґtГ©s,
Et je Te les apporte :
Qu'ils entrent, eux aussi, auprГЁs de Toi,
Comme on rentre chez soi.

В« Que votre demeure est agrГ©able, Гґ Dieu des vertus, je soupire aprГЁs vous, je me hГўte vers vos sacrГ©s parvis. В»
Psal. 83.

Mes frères bien-aimés, ranimons notre foi, fortifions notre âme, préparons-nous à accomplir la volonté divine et, bannissant toute crainte de la mort, songeons à l'immortalité qui doit la suivre. Que notre conduite s'accorde avec notre croyance. ne pleurons plus la perte de ceux qui nous sont chers et, quand l'heure du départ sonnera pour nous, allons, sans hésitation et sans retard auprès du Dieu qui nous appelle. […]
ConsidГ©rons, mes frГЁres bien-aimГ©s, que nous avons renoncГ© au monde, et que nous sommes sur la terre comme des Г©trangers et des voyageurs. Saluons le jour qui assigne Г chacun son domicile vГ©ritable, le jour qui nous dГ©livre des liens de cette vie pour nous rendre au Paradis et au royaume cГ©leste. Qui donc, vivant sur la terre Г©trangГЁre, ne se hГўterait de revenir vers sa patrie. Quel homme, traversant les mers pour rejoindre sa famille, ne dГ©sirerait un vent favorable pour embrasser plus tГґt ces ГЄtres si chers. Notre patrie c'est le Ciel. lГ se trouvent nos ancГЄtres, c'est-Г -dire, les patriarches ; pourquoi ne pas nous hГўter de jouir de leur vue. LГ nous attendent ceux qui nous sont chers. nos pГЁres, nos frГЁres, nos fils, l'assemblГ©e entiГЁre des bienheureux, assurГ©e de son immortalitГ©, mais inquiГЁte de notre salut. Quel bonheur pour eux et pour nous de se rencontrer, de se rГ©unir Г nouveau. Quelle voluptГ© d'habiter le royaume cГ©leste sans craindre de mourir et avec la certitude de vivre Г©ternellement. Peut-il exister une fГ©licitГ© plus complГЁte. LГ. se trouve l'assemblГ©e glorieuse des apГґtres, le chЕ“ur des prophГЁtes, le peuple innombrable des martyrs victorieux dans les combats et dans la souffrance. LГ sont les vierges triomphantes, qui ont soumis aux lois de la chastetГ© la concupiscence de la chair. LГ sont les misГ©ricordieux qui ont distribuГ© aux pauvres d'abondantes aumГґnes et qui, selon le prГ©cepte du Seigneur, ont transportГ© leur patrimoine terrestre dans les trГ©sors du Ciel. HГўtons-nous, mes frГЁres, de nous joindre Г cette auguste assemblГ©e ; souhaitons d'ГЄtre bientГґt avec eux en prГ©sence du Christ. Que cette pensГ©e soit connue de Dieu ; que le Christ, notre maГ®tre, la trouve gravГ©e dans nos cЕ“urs. Plus nos dГ©sirs seront ardents, et plus la rГ©compense qu'il nous destine sera abondante.

Saint Cyprien de Carthage (v.200-258), Traité "De la mortalité". 3. Désir du Ciel, in Histoire et Œuvres complètes, traduction française par l'Abbé Thibaut, Tome II, Tours, Cattier, 1869.

La grande erreur, c'est de s'imaginer que ceux que la mort emporte nous quittent ; ils ne nous quittent pas, ils restent. nous ne les voyons pas, parce qu'un nuage obscur nous enveloppe, mais eux nous voient. Ils tiennent leurs yeux pleins de gloire arrГЄtГ©s sur nos yeux pleins de larmes. Ce qui pourrait le mieux consoler ceux qui pleurent, c'est l'intuition claire, pГ©nГ©trante, que par la mort, ils ne sont ni Г©loignГ©s, ni mГЄme absents, mais vivants, prГЁs de nous, heureux, transfigurГ©s et n'ayant perdu dans ce changement glorieux ni une dГ©licatesse de leur Гўme, ni une tendresse de leur coeur, ni une prГ©fГ©rence de leur amour.

D'aprГЁs Mgr Bougaud

Par la mort, la famille ne se dГ©truit pas,
elle se transforme, une part d'elle va dans l'invisible.
On croit que la mort est une absence, quand elle est une prГ©sence secrГЁte.
On croit qu'elle crГ©e une infinie distance, alors qu'elle supprime toute distance,
en ramenant Г l'esprit ce qui se localisait dans la chair.
Que de liens, elle renoue,
que de barriГЁres elle brise,
que de murs elle fait crouler,
que de brouillard elle dissipe,
si nous le voulons bien.
Plus il y a d'ГЄtres qui ont quittГ© le foyer, plus les survivants ont d'attaches cГ©lestes.
Le ciel n'est plus alors uniquement peuplГ© d'anges, de saints connus ou inconnus et du Dieu mystГ©rieux.
Il devient familier, c'est la maison de famille, la maison en son Г©tage supГ©rieur, si je puis dire
et du haut en bas, le souvenir, les secours, les appels se rГ©pondent.

PГЁre Sertillanges O.P.

La Mort. TГ©moignages de vies !

Suite à la parution d'un numéro spécial de la revue la Bonne Nouvelle sur la mort qui a porté énormément de fruits comme. espérances, joies, conversions, consolations et guérisons. la Cité de l'Immaculée a reçu de multiples témoignages, tous plus beaux les uns que les autres.
Des tГ©moignages sur la mort :
- avant
- pendant
- aprГЁs
Un approfondissement sur :
- les NDE
- le deuil
- la priГЁre + la messe

C’est pour cela qu'elle a décidé de rassembler ces récits dans ce livre pour tous, car c’est une bombe d’espérance !
Le livre 160 pages. 5 euros l'unité. Merci d'ajouter 2€ pour les frais de port.
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CitГ© de l'ImmaculГ©e
BP24 - 53170 Saint Denis du Maine (France)
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Comme si les morts existaient !
Il n'y a pas de morts, Seigneur,
Il n'y a que des vivants, sur notre terre, et au-delГ .
La mort existe, Seigneur.
Mais elle n'est qu'un moment,
Un instant, une seconde, un pas,
Le pas du provisoire au dГ©finitif,
Le pas du temporel Г l'Г©ternel.
Ainsi meurt l'enfant quand naГ®t l'adolescent,
la chenille quand s'envole le papillon,
le grain quand s'annonce l'Г©pi.
[. ]

Seigneur, ils sont prГЁs de moi mes morts,
Je les sais qui vivent dans l'ombre ;
Je ne les touche plus de mes yeux, car ils ont un moment abandonnГ© leur enveloppe charnelle comme on laisse un vГЄtement usГ© ou dГ©modГ©.
Leur Гўme privГ©e de leur dГ©guisement, dГ©sormais, ne me fait plus signe.

Mais en Vous, Seigneur, je les entends qui m'appellent,
Je les vois qui m'invitent,
Je les Г©coute qui me conseillent,
Car ils me sont davantage prГ©sents.
Jadis, nos chairs se touchaient, mais non pas nos Гўmes.
Maintenant, je les rencontre, lorsque je Te rencontre,
Je les reçois en moi, lorsque je Te reçois,
Je les porte lorsque je Te porte,
Je les aime lorsque je T'aime.
O mes morts, vivants Г©ternels qui vivez en moi,
Aidez-moi Г bien apprendre, en cette courte vie, Г vivre Г©ternellement.

Seigneur, je Vous aime et je veux Vous aimer davantage,
C'est Vous qui Г©ternisez les amours et je veux Г©ternellement aimer.

P. Michel Quoist. PriГЁres. Editions ouvriГЁres, 1954.

Ce qui se passe de l'autre cГґtГ©, quand tout pour moi aura basculГ© dans l'EternitГ©. Je ne le sais pas. Je crois, je crois seulement qu'un grand Amour m'attend. Je sais pourtant qu'alors, pauvre et dГ©pouillГ©, je laisserai Dieu peser le poids de ma vie. Mais ne pensez pas que je dГ©sespГЁre. Non, je crois, je crois tellement qu'un grand Amour m'attend. Maintenant que mon heure est proche, que la voix de l'EternitГ© m'invite Г franchir le mur, ce que j'ai cru, je le croirai plus fort au pas de la mort. C'est vers un Amour que je marche en m'en allant, c'est vers son Amour que je tends les bras, c'est dans la vie que je descends doucement. Si je meurs ne pleurez pas, c'est un Amour qui me prend paisiblement. Si j'ai peur. et pourquoi pas. Rappelez-moi souvent, simplement, qu'un Amour m'attend. Mon RГ©dempteur va m'ouvrir la porte de la joie, de sa LumiГЁre. Oui, PГЁre. voici que je viens vers toi comme un enfant, je viens me jeter dans ton Amour, ton Amour qui m'attend.

Saint Jean de la Croix

Voici que je me tiens sur le rivage de la mer.
Un navire appareille.
Il dГ©ploie ses voiles blanches Г la brise du matin et cingle vers l'ocГ©an.
C'est lГ un objet de beautГ©, et je restais Г le regarder jusqu'Г ce qu'enfin, il s'efface Г l'horizon, et que quelqu'un Г mes cГґtГ©s dise. В« Il est parti В».
Parti oГ№. parti de ma vue, c'est tout.
Il garde la mГЄme taille, mГўts, bastingage, et coque, que lorsque je le voyais, et il est tout aussi capable de porter son fardeau et son fret vivant Г sa destination.
Qu'il diminue, qu'il Г©chappe totalement Г ma vue, voilГ qui est en moi, pas en lui ;
Et juste au moment oГ№ quelqu'un dit Г mes cГґtГ©s. В« il est parti В», voici que d'autres le regardent venir et d'autres voix s'Г©lГЁvent. В« Le voici, il vient В».
C'est cela qu'on appelle mourir.

Tu ne parles plus mais tu es vivant.
Tu ne bouges plus mais tu es vivant.
Tu ne souris plus mais en arriГЁre de tes yeux tu me regardes.
De trГЁs loin ?
Peut-ГЄtre de trГЁs prГЁs, je ne sais rien de ces distances.
Je ne sais plus rien de toi, mais tu sais maintenant davantage de choses sur moi.
Tu es en Dieu.
Je ne sais pas ce que cela peut vouloir dire mais sГ»rement ce que tu voulais et ce que je veux pour toi.
Je le crois.
Toute ma foi, je la rassemble.
Elle est maintenant mon seul lien avec toi.
JГ©sus, donne-moi de croire Г ta victoire sur la mort.
Celui que j'aime veut entrer dans ta joie.
S'il n'est pas prГЄt, je te prie pour lui.
AchГЁve sa prГ©paration.
Pardonne-lui comme tu sais pardonner.
Aide-moi Г vivre sans sa voix, sans ses yeux.
Que je ne le déçoive pas maintenant qu'il va me voir vivre et m'attendre.

Habitants de la CitГ© cГ©leste

Les habitants de cette CitГ©,
AprГЁs avoir triomphГ© de ce monde,
Sont tous dans la gloire
Et ont des visages pleins de joie,
Car ils sont dГ©livrГ©s de tous les maux.

Ils n'ont tache ni rouille
Dans ce ciel pur comme le cristal :
L'Agneau divin
A essuyГ© leurs larmes
Et leur donne le prix de leur course.

Leur chair est pacifiГ©e,
Soumise Г l'esprit
Et spiritualisГ©e,
Unie au Dieu souverain
Et embrasГ©e de son amour.

Ils jouissent d'une paix Г©ternelle
Sans que rien les fatigue jamais :
Ils sont tout enveloppГ©s
De la vГ©ritable gloire,
Unis Г leur Principe et Г leur CrГ©ateur.

Ils contemplent dans la joie
La prГ©sence du Dieu qu'ils ont tant aimГ©.
Ils se dГ©saltГЁrent Г cette source
Qu'ils ont tant dГ©sirГ©e,
A cette eau dont ils avaient tant soif.

Saint Jean de la Croix
PoГЁme XXI

Ne pleure pas, si tu m'aimes !
Si tu savais le don de Dieu et ce que c'est que le ciel !
Si tu pouvais d'ici entendre le chant des Bienheureux et me voir au milieu d'eux !
Si tu pouvais voir se dГ©rouler sous tes yeux les immenses horizons et les nouveaux sentiers oГ№ je marche !
Si un instant, tu pouvais contempler comme moi la BeautГ© devant laquelle toutes les beautГ©s pГўlissent !
Quoi ?… tu m'as vu… tu m'as aimé dans le pays des ombres et tu ne pourrais ni me revoir ni m'aimer dans le pays des immuables réalités ?
Crois-moi, quand la mort viendra briser tes liens comme elle a brisГ© ceux qui m'enchaГ®naient, et quand, un jour que Dieu seul connaГ®t et qu'il a fixГ©, ton Гўme viendra dans ce ciel oГ№ l'a prГ©cГ©dГ© la mienne… ce jour-lГ. tu me reverras et tu retrouveras mon affection purifiГ©e.
A Dieu ne plaise qu'entrant dans une vie plus heureuse, je sois infidГЁle aux souvenirs et aux vraies joies de mon autre vie et sois devenu moins aimant !
Tu me reverras donc, transfiguré dans l'extase et le bonheur, non plus attendant la mort, mais avançant, d'instant en instant, avec toi, dans les sentiers nouveaux de la Lumière et de la Vie !
Alors… essuie tes larmes, et ne pleure plus… si tu m'aimes !…

Seigneur Dieu, PГЁre tout-puissant,
Seigneur JГ©sus-Christ, mon Seigneur,
Marie, ma douce maman,
je sais que je ne suis pas seul,
je veux croire que vous ГЄtes lГ tout prГЁs de moi,
mais je souffre, j'ai mal,
ne m'abandonnez pas dans ma peine,
aidez-moi Г ne pas dГ©sespГ©rer.
Je vous en supplie, portez ma peine,
venez Г mon secours
car l'ГЄtre que j'aimais n'est plus.
Je ne le vois plus, je n'entends plus sa voix, son pas,
je ne devine plus sa prГ©sence prГЁs de moi.
Je sais Seigneur que tu es ressuscitГ© des morts,
je sais que tu m'as rachetГ© Г la vie Г©ternelle,
je sais que la mort ne s'arrГЄte pas lГ ,
qu'elle n'est qu'un passage.
Je sais que tu es la rГ©surrection et la vie,
je sais que l'ГЄtre que j'aimais est nГ© d'une nouvelle vie,
prГЁs de toi, en toi, pour toujours.
Je sais que tu m'appelleras aussi un jour
prГЁs de toi oГ№ je retrouverai celui que j'aime
et qui m'aime encore plus fort aujourd'hui.
Je sais que par toi, la vie triomphe de la mort,
que tu ne me veux pas abattu.
Mais je souffre Seigneur, viens Г ma rencontre,
aide-moi je t'en supplie Г porter la Croix
qui pГЁse aujourd'hui si lourd sur mes Г©paules.
Soulage-moi Seigneur, le fardeau est trop lourd,
j'ai peur de dГ©faillir, mon cЕ“ur et ma raison se brisent.
Viens Г mon secours, Seigneur,
du fond de ma nuit, je t'appelle.
Je t'aime Seigneur.
Garde mon corps, mon Гўme, mon esprit dans l'espГ©rance ;
j'ai confiance en toi Seigneur JГ©sus,
je veux avoir confiance en toi.
Fais-moi voir, fais-moi sentir ta lumiГЁre,
dans cette nuit qui m'accable.
Reçois, Seigneur Dieu, l'âme de celui que j'aime,
ne regarde pas ses pГ©chГ©s,
Г©coute mes priГЁres.
O PГЁre trГЁs bon et misГ©ricordieux, ne retiens que le bien
qu'il a pu faire quand il Г©tait parmi nous.
Tu connais la nature humaine,
faible et pГ©cheresse que Ton Fils a voulu pourtant
Г©pouser pour nous sauver.
O Seigneur, reçois l'âme de …
Pardon et misГ©ricorde, pour lui, pour nous,
je t'en supplie, Seigneur.
Et donne-moi la force,
donne-moi ta force pour poursuivre ma route dans l'Г©preuve
afin que nous soyons un jour Г jamais rГ©unis
dans notre patrie,
en Toi, avec …
en Dieu et avec notre MГЁre.
Amen.

Jean Paul Dufour
Extrait de "Veillez et Priez" - Recueil de la priГЁre chrГ©tienne
Ephèse Diffusion Editeur – B.P.36 53170 Saint-Denis du Maine (France), Janvier 2000 (3° édition).

… J'ai sondé d'un regard leur poussière bénie,
Et j'ai compris
Que leur Гўme a laissГ© comme un souffle de vie
Dans ces dГ©bris.
Que, dans ce sable humain qui dans nos mains mortelles
PГЁse si peu,
Germent pour le grand jour les formes immortelles
De presque un Dieu !

Lieux sacrГ©s oГ№ l'amour pour les seuls biens de l'Гўme
Sut tant souffrir,
En vous interrogeant, j'ai senti que sa flamme
Ne peut mourir.
Qu'Г chaque ГЄtre d'un jour qui mourut pour dГ©fendre
La vГ©ritГ©
L'Etre Г©ternel et vrai, pour prix du temps, doit rendre
L'EternitГ©.

C'est lГ qu'Г chaque pas on croit voire apparaГ®tre
Un trône d'or…
Et qu'en foulant aux pieds des tombeaux, je crus ГЄtre
Sur le Thabor.
Descendez, descendez au fond des catacombes,
Au plus bas lieux.
Descendez, le cЕ“ur monte, et, du haut de ces tombes,
On voit les cieux !

В« OГ№ va la vie. OГ№ va ma vie. В» Lorsqu'Г mon tour je l'ai demandГ©, non pas aux hommes, mais Г Dieu, une voix d'En-Haut s'est fait entendre qui disait. В« C'est moi qui suis la voie, la vГ©ritГ©, la vie. В» Vie de l'esprit, vie du cЕ“ur. Vie de lumiГЁre, de grГўce, de saintetГ©, d'amour. Vie de la terre, vie du ciel. Et c'est vous qui parliez ainsi, Гґ JГ©sus. vous qui venez du PГЁre, source et plГ©nitude de vie ; vous qui descendГ®tes du ciel pour donner la vie au monde ; vous qui la dГ©versez sur la sociГ©tГ© des Гўmes, les seules Гўmes qui vivent ; et qui la ferez rejaillir pour elles en flots de gloire et de bГ©atitude, jusqu'Г la vie Г©ternelle !
Maintenant, Seigneur, soyez bГ©ni. OГ№ va ma vie, je le sais. Le sens de la vie, je le sais ; le prix de la vie, je le sais. J'Г©tais donc dans la bonne voie. Vous me l'aviez ouverte dГЁs les jours de mon enfance ; vous y avez fait courir l'Г©lan de ma jeunesse ; assurez-y les pas tremblants de ma vieillesse. La vieillesse est la station terminale du voyage. Le chemin qui me reste Г parcourir n'est que le rapide et petit espace d'une soirГ©e. Soyez-y jusqu'Г la fin, Гґ Dieu, mon viatique, ma lumiГЁre, ma force, mon appui. Vous ГЄtes dГ©jГ mon espГ©rance, car je sais que je vous retrouverai, les bras ouverts, au terme de ma course. В« Seigneur, dit votre ProphГЁte, vous m'avez montrГ© les voies de la vie ; et vous me remplirez de la lumiГЁre de votre face. В»

Mgr Bougaud
Le Vieillard – La vie montante, Paris, Poussielgue 1911.

Vivre mon deuil

Aujourd’hui, je ne porte plus la robe noire
signe extГ©rieur de mon deuil
cette robe qui te disait. « Je vis un temps bien difficile, je suis davantage fragile, s’il te plaît, veille un peu sur moi. »

J’enterre parfois mes morts si hâtivement
que je me prive, en ma profonde tristesse,
de la présence d’amis, de frères, de sœurs, de chers parents.

Grande calamitГ©, temps de dГ©chirement
et pourtant…
Je m’arrache des bras qu’on m’ouvre
pour reprendre vitement mon boulot, fuir ma douleur,
cacher ce grand trou dans ma poitrine,
ce vide qui me gГЄne
qui me fait peur.

Je ne prends pas le temps de me donner du temps.

Mon cri funГЁbre est retenu, mon angoisse Г©touffГ©e.
Je refuse l’occasion d’un silence, la durée d’un « Adieu ».

Pourtant vulnГ©rable en cette secousse pГ©nible,
je me bouscule !

Je me réclame de ma peine de façon individuelle
je ne sais plus invoquer Dieu ?
Le rite est devenue langue morte,
le silence me fait peur
mes relations sont superficielles ?
Ma course quotidienne trop accГ©lГ©rГ©e
je ne peux plus m’arrêter ?

Je ne sais pas…

Mais je sais que la peine chassГ©e
revient en sourdine, exige d’être mienne,
persiste à cogner, cherche l’accueil,
s’installe au seuil de mon être
et menace mon cЕ“ur fermГ©.

Je peux bien me doser de médicaments, ravaler…
ignorer cette visiteuse, la nier…
elle restera là et j’aurai un jour à l’apprivoiser,
je devrai apprendre à la connaître…
elle fait partie de moi, ma peine
elle a besoin de moi.

Vivre mon deuil, c’est peut-être me reposer… prier… dormir… communier… parler…
Entrer dans ce lieu secret en moi
et faire place à celui qui m’a quittée, à celle qui s’en est allée.
Intérioriser mes bien-aimés, les porter, les continuer, les faire grandir et vivre encore, en moi…
leur offrir une autre saison fleurie ou le temps d’une moisson.

La société qui m’entoure, frénétique, informatique, automatique
m’invite à passer outre…
La mort. Tourne le dos. c’est inutile… futile… perte d’énergie, de temps…
Le deuil est gГЄnant.
Reprends vite ton salaire !
Souris, allez souris…
Un jour ou deux de larmes… ça suffit !
Prends-toi en main. Tourne la page !
Un jour ou deux de congé… et puis allez, c’est fini !

Je pense Г Marie, la MГЁre de JГ©sus,
Celle, qui, entourée des disciples de son Fils…
a pris le deuil, a partagГ© sa souffrance.

Marie, ma MГЁre, qui dans la nuit de ma Vie,
m’accompagne dans l’Espérance…
vers la Lumière d’une Pentecôte toujours actuelle
sur le chemin de la fГ©licitГ© Г©ternelle.

Choisir de vivre mes chagrins en Г‰glise
…c’est m’accorder un soutien bien précieux.

Pourquoi marcher seule ?
Si j’ose vivre pleinement mon deuil
j’apprendrai peut-être à vivre pleinement ?
Ainsi, lorsque sonnera mon heure
j’aurai appris à mieux mourir,
Г dire ГЂ DIEU dignement !

Lysette Brochu
Regard de foi mai – juin 1989 Volume 85 – Numéro 3